Chonchonnitude de Gros Manches

Or donc, comme parfois j'ai encore une vie culturelle, mardi soir avec l'Homme on est allé voir Cosi fan Tutte au théâtre du Chatelet.

J'avoue, j'avais pas vraiment prêté attention à la mise en scène, parce que bon ça va, c'est un classique, What could go wrong with Mozart hein ?

(aparté sur What could go wrong with Mozart ?, ben justement le blackface du personnage de Monostatos et ses serviteurs dans plusieurs mises en scène de la Flûte Enchanté, qui est un opéra violemment raciste et mysogyne quand on lit le livret, c'est sacrément wrong en fait)

J'aurais du, puisqu'en l'occurence, le propos de la mise en scène du Châtelet, c'est de remplacer les petits jeunes bien frais du casting ordinaire par une bande de quinquas venus pimenter leur vie sexuelle via une expérience échangiste.

Et comment dire, en plus d'être super cringe,

Alors on saluera l'audace qu'il y a à mettre en scène des vieux bourgeois venus s'encanailler devant un public essentiellement rempli de vieux bourgeois (oui je m'inclus dans le public, y'a pas de raison), l'effet est certes malaisant mais quand on y pense c'est assez culotté.

Le souci c'est que ça ne marche pas du tout, du tout, du tout, et surtout, on passe complètement à côté de ce qui fait le charme de cet opéra, c'est à dire son côté joyeux/yolo, vazy on s'en fout de la crédibilité du scénario pour une fois on va faire un truc qui se termine bien et c'est marre.

Je pense vraiment que cette histoire ne peut fonctionner que parce que les deux personnages féminins sont profondément, complètement et absolument sincères du début à la fin. Elles sont sincères dans leur douleur de voir leurs amants partir, elles sont sincères quand elle se refusent, et aussi quand elles se donnent, et quand elles regrettent et ça s'est l'apanage de la jeunesse. Si on en fait un jeu de rôle avec des vieux darons depuis le début c'est juste glauque et ça ne tient pas la route. Et du coup sur scène le second acte s'achève comme une version cheap de Haneke et franchement ça se sentait que la salle était pas enthousiaste.

Bref, une soirée qui rentre directement dans mon top 3 des pires mises en scène d'opéra jamais vues (et ça inclut le blackface sur Monostatos mentionné plus haut, c'est dire)