Gros Manches et poésie
(un portrait de Rosemonde conservé au Musée d'Orsay, où l'on constate qu'en plus d'en avoir dans la caboche, elle était aussi pas mal stylée)
Et ben pas plus tard que lundi, j'ai découvert que Mme Rostand, aka la douce, tendre et dévouée Rosemonde de la pièce de samedi dernier, était en fait une poétesse de talent, plus connue sous le nom de Rosemonde Gérard, et lauréate de plusieurs prix de poésie en son temps.
Et en lisant sa fiche Wikipédia, on s'aperçoit qu'après un recueil de poésies remarqué et publié en 1889 (soit un an avant son mariage avec Edmond), elle a essentiellement publié après la mort de son illustre époux.
Époux qui n'a rien trouvé de mieux que de la quitter en 1915 (alors qu'elle avait 49 ans), pour finir sa vie avec une actrice de tout juste 20 ans.
Le chameau.
On peut donc regretter que la pièce de Michalik, toute entière tournée vers son héros gentil buveur de verveine, rende aussi peu justice au personnage de Rosemonde (et d'ailleurs aussi à l'ensemble de la distribution féminine) qui était certainement plus intéressant que le parangon de vertu conjugale qu'on nous dépeint sur scène. D'autant qu'elle avait elle même cofinancé le montage de Cyrano de Bergerac en prélevant une partie de sa dot !
En guise de consolation, j'ai découvert que les poèmes de Rosemonde sont encore enseignés aux écolier·e·s francophones, et que l'année dernière, Gruffalotte en avait justement appris un pour la nouvelle année. Ce qui signifie que ma fille a découvert son oeuvre bien avant celle du père Edmond, et ça me réjouit un peu je l'admets...
Bonne année à toutes les choses,
Au monde, à la mer, aux forêts.
Bonne année à toutes les roses
Que l’hiver prépare en secret.
Bonne année à tous ceux qui m’aiment
Et qui m’entendent ici-bas.
Et bonne année aussi, quand même,
À tous ceux qui ne m’aiment pas.